Varianta extinsa (in limba romana) a interventiilor AICI.
Synthèse du débat sur l’Ecole Sociologique de Bucarest qui a eu lieu le 26 février 2013 à l’Institut Français de Bucarest
Le 26 février 2013, l’Institut Français de Bucarest a été l’hôte d’une table ronde dédiée au numéro double de 2011 de la revue française « Les études sociales », parue en décembre 2012 et consacrée en entier à l’Ecole Sociologique de Bucarest fondée par le professeur Dimitrie Gusti pendant la période de l’entre-deux-guerres.
Le débat a été ouvert par M. Stanislas Pierret, Conseiller Culturel de l’Ambassade de France à Bucarest. Les discussions se sont déroulées devant un public nombreux et avisé et ont été modéré par le professeur Zoltàn Rostàs qui a assuré avec David Mihai Gaiţă la coordination de ce numéro double.
Au cours du débat les participants ont soulignés l’importance de cet événement éditorial tant pour la sociologie roumaine que pour l’histoire de la sociologie européenne en général. La contribution des rédacteurs Frédéric Audren et Antoine Savoye a été mise en relief, qui, par leurs articles sont devenus co-auteurs de ce numéro consacré à l’école sociologique de Bucarest.
Comme la thématique de la plupart des articles était déjà connue aux participants, plusieurs interventions ont traité plus attentivement l’étude introductive du sociologue Marie-Rose Lagrave, directrice d’études honoraire à l’EHESS. Le professeur Vintilă Mihăilescu a reconnu que certaines observations de l’auteur, connue comme amie de la Roumanie, sont légitimes dans une perspective française, mais l’idée que Gusti aurait perpétué les anciennes études rurales est moins soutenable. Au contraire, l’école gustienne par ses mandataires les plus importants, H. H. Stahl, Const. Brăiloiu, M. Vulcănescu, A. Golopenţia, représente une rupture du romantisme du XIXème siècle. Comme le soulignait le professeur Mihăilescu, dans l’activite de l’école sociologique roumaine il y a eu une série de pratiques qui peuvent être actualisées dans un contexte moderne. En conclusion, le professeur a fait appel à l’analyse des faits du passé, comme les auteurs des articles coordonnés par le professeur Rostàs l’avaient fait.
Dans son intervention le professeur dr. Dumitru Sandu a fait l’éloge de la série de revues qui se sont concentrées sur le thème de l’école sociologique fondée par Dimitrie Gusti : d’abord la revue « Secolul 21 », le numéro 1-6 de 2012, coordonnée par Sanda Golopenţia, ensuite le numéro 11-12 de 2012 de « Transilvania », coordonnée par Zoltàn Rostàs, et la dernière de cette série, la prestigieuse revue française « Les Etudes Sociales ». Le professeur Dumitru Sandu a aussi souligné l’importance du contexte dans la caractérisation de l’école sociologique gustienne. En ce qui concerne le fond du problème, le professeur, par une incursion dans les résultats et les effets du courant américain social work a démontré que les sociologues bucarestois ont interprété de manière créative les influences venues de l’extérieur, tout en réalisant dans les années 1930 une « superbe école de développement communautaire ». Le professeur Dumitru Sandu, comme les autres intervenants, ne doute nullement du caractère d’école du mouvement sociologique engendré par Dimitrie Gusti, mais il se prononce en faveur de l’idée d’école polycentrique, qui ressemble à l’école-atelier promue par le professeur Rostàs.
Dans son intervention dr. Theodora-Eliza Văcărescu, auteur d’une étude sur les collaboratrices de Dimitrie Gusti, a démontré que le professeur ne pouvait pas être suspecté d’antiféminisme dans une Europe qui n’était point féministe dans cette période. Le maître-assistant Antonio Momoc a expliqué dans son intervention, offrant des détails importants, l’inconsistance de l’affiliation du fondateur de l’école sociologique roumaine au courant politique d’extrême droite.
Auteur de deux études dans la revue et coordonnateur du recueil, David Mihai Gaiţă a attiré l’attention sur le danger de l’extrapolation des qualificatifs politiques, montrant que même Fr. Le Play, un représentant de l’école sociologique du XIXème siècle, a été stigmatisé à un moment donné comme précurseur du fascisme. Parlant de la collaboration créative avec la rédaction de la revue « Les Etudes Sociales » le chercheur a remarqué avec étonnement que le titre de la couverture ne correspond pas au contenu.
Le professeur Zoltàn Rostàs, après avoir remercié aux collaborateurs, notamment à David Mihai Gaiţă et aux rédacteurs Frédéric Audren şi Antoine Savoye pour la réalisation de ce numéro double de revue, a souligné l’importance de la connaissance du contexte est-européen dans l’analyse de l’histoire de la sociologie. Le professeur Rostàs espère que ce numéro de la revue française va engendrer un débat sur les sociologies de l’Europe de l’Est et leur perception à l’Occident.
Aux discussions ont participé aussi dr.Silvia Marton, dr. Ionut Butoi, Ion Matei Costinescu et d’autres, soulignant la nouveauté de l’approche de l’école sociologique de Bucarest par l’histoire sociale et l’importance des débats d’éclaircissement des aspects inconnus encore de cette expérience scientifique originale de la période d’entre-deux-guerre est-européen.
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De vazut si:
- GUSTI ET SON ÉCOLE DANS LA TOURMENTE POLITIQUE DE LA ROUMANIE
- Rose-Marie LAGRAVE: Un exemple de compromis entre sociologie et politique: la figure de Dimitrie Gusti
- Frédéric AUDREN: Éditorial. Les Études sociales, Sociologie et politique en Roumanie (1918-1948)
- Durata lunga a “chestiunii taranesti”
- Revista Les Etudes Sociales, numar dedicat Scolii Gustiene: Sociologie et politique en Roumanie (1918-1948)
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